RHOPALOCERA PAPILIONOIDEA
PIERIDAE
Sous-famille
Pierinae
Genre
Colotis
16 Colotis evagore
La Piéride du Câprier ou l’Aurore
érémicole
Origine et
répartition
Espèce migratrice des zones arides. Originaire
d’Afrique subtropicale, au sud du Sahara (ssp.
antigone Boisduval,1836), avec des populations isolées dans
l’Ile de Socotra (ssp. niveus Butler) et dans la
Péninsule Arabique (ssp. evagore Klug, 1829).
Afrique, Sud de l’Espagne et Arabie.
Type
Pontia evagore Klug, 1829 ; LT : Arabie.
Taxon au
Maroc
Colotis evagore
nouna (Lucas, 1849) ; LT : Oran
(Algérie).
Distribution au
Maroc
Maghrébo-andalouse, la Piéride du Câprier habite tout le
Maroc et se manifeste quand survient le Câprier-hôte,
sauvage ou cultivé. Répartition altitudinale : 0-2000
(2500) m.
Cartographie nationale
(2003)
Nombre de mailles 10 x 10 km : colonies implantées 57
; spécimens divaguants 24.
Plantes-hôtes et
sources nectarifères
Capparis spinosa (Capparidaceae), dont les fleurs sont
prioritairement butinées par les adultes.
Types
d’habitats, conservation et attributions
bioindicatives
Falaises et gorges ensoleillées, pentes rocailleuses
abruptes, ravins secs, lits d’oueds, côtes littorales
rocheuses, bermes de routes, décombres et remblais, ruines,
lisières caillouteuses des cultures, sur sols marneux,
argileux ou gypseux, plus rarement sablonneux.
Cette espèce est en Méditerranée occidentale une éminente
indicatrice de l’actuelle « remontée du
désert », marquant de sa présence
l’aridification croissante de secteurs préalablement
colonisés par le Câprier. Son expansion est évidemment un
signe éloquent de l’actuel réchauffement, conjugué
aux pressions anthropogènes (Tarrier & Leestmans,
1997).
Phénologie
Presque toute l’année (mars à novembre), à foison en
fin d’été, date du départ des migrations récurrentes
qui certaines années remontent au-delà du Moyen Atlas et du
Rif pour atteindre l’autre rive et continuer à
enrichir les peuplements d’Andalousie du type
dispersal (favorisé par les vents marins appropriés). Les
implantations pionnières furent signalées dès 1950 du Sud
espagnol, puis l’expansion (jusqu’au Rio
Guadalquivir) et les acclimatations se sont poursuivis
jusqu’aux années 70, période depuis laquelle
l’espèce semble stabilisée, après avoir colonisé tous
les écosystèmes rudéraux de dégradation où pousse le
Câprier (Cadix, Málaga, Grenade, Murcie, Jaen, Séville). On
rencontre donc des colonies stables, des colonies
temporaires et des individus erratiques échappés de flux
migratoires. Les pontes effectuées en été et en automne le
sont en majorité sur des pieds desséchés et la mortalité
larvaire est grande, d’où la reprise toujours
difficile en début de l’année suivante.
Identité
éco-éthologique
Euryèce, rudéral, migrateur, xérothermophile, rupicole,
érémicole, mâle patrouilleur, opportuniste.
Etat de
connaissance et statut conservatoire
Bon.
Non menacé et au contraire dynamisé par une certaine dégradation.