RHOPALOCERA PAPILIONOIDEA
PIERIDAE
Sous-famille Coliadinae
Genre Gonepteryx
18 Gonepteryx
rhamni
Le Citron
Origine et
répartition
Elément faunistique holoméditerranéen avec d’autres
centres réfugiaux en Asie (sensu de Lattin, 1967).
De l’Afrique du Nord et de l’Europe à la
Mongolie, y compris l’Asie Mineure, la Syrie et
l’Asie tempérée.
Type
Papilio rhamni Linnaeus, 1758 ; LT :
Suède (Verity, 1947).
Taxon au
Maroc
Gonepteryx rhamni
meridionalis Röber, 1907 ; LT : Algérie et
Sud de l’Asie Mineure.
Distribution au
Maroc
Partout au Nord et au Centre, où l’espèce ne quitte
guère les bioclimats subhumide, humide et perhumide des
étages collinéen et montagnard à hiver froid. Au Sud-Est,
il ne pénètre pas dans l’Oriental (sauf aux Monts de
Beni-Snassen) et au Sud-Ouest, sa limite d’expansion
méridionale se situe sur le versant Nord du Haut Atlas,
depuis le Djebel Ayachi jusqu’au Massif du Toubkal,
où les sites de la cédraie du Cirque de Jaffar, de la
région d’Imilchil, du Djebel Azourki (piémont nord du
M’Goun), des quelques boisements de
l’Oukaïmeden et de la chênaie verte du Tizi-n-Test
sont les plus avancés du front sud. Le Citron semble
s’esquiver dès la Vallée du Souss, ne pas atteindre
le Djebel Lekst et n’a pas été rencontré au Pays des
Ida-Outanane, l’écorégion de l’arganeraie
marquant donc sa frontière au Sud-Ouest. 500-2800 m.
Cartographie nationale
(2003)
Nombre de mailles 10 x 10 km : 63.
Plantes-hôtes et
sources nectarifères
Le plus fréquemment sur Rhamnus alaternus (le Nerprun) et
autres espèces du genre Rhamnus comme R. catharticus
(forêts humides), R. lycioides (dans les tétraclinaies), R.
pumilus et R. myrtifolia (en montagne) (huit espèces sont
représentées au Maroc).
Les adultes semblent préférer les fleurs du registre bleu
et ils butinent surtout les Scabieuses, les Carduacées, les
Vesces, certaines Vipérines, les Lavandes, etc.
Types
d’habitats, conservation et attributions
bioindicatives
Bois clairs et forêts trouées de toutes essences, lisières
et clairières très fleuries, matorrals dense (maquis),
arboré et en brosse, plus rarement dans les ermes et les
friches.
C’est un indicateur des formations pluristratifiées
et de la bonne conservation de la forêt et de toutes ses
composantes, notamment des strates herbacées et
buissonneuses. L’hygiène forestière du type
« agronomique » et certains traitements
sylvicoles perturbant les structures (coupes rases de la
strate arbustive, gestions en futaies régulières) le
biffent irréversiblement en supprimant son espace de vol.
Le Citron semble en régression dans sa dispersion
maghrébine et ses limites géonémiques méridionales,
censément pour des raisons de sécheresse récurrente et
d’élévation de la température (synthèse comparative
documentée par la bibliographie). L’espèce est
désormais absente de bon nombre d’anciennes régions
où elle constituait une banalité du temps du protectorat.
Phénologie
Les émergences se situent en mai-juin et ces individus
estivent, réapparaissent en automne, hibernent et ne se
reproduisent qu’aux tout premiers beaux jours
(décembre à mars selon les localités), donnant naissance à
la génération principale. Une seconde génération
potentielle, confirmée par des repérages, se manifeste en
Afrique du Nord et ses éclosions se situent en septembre,
cet effectif se joignant à celui du premier contingent, ce
qui explique une grande disparité dans la qualité des
imagos rencontrés. Certains individus parviennent donc à
vivre durant quelques onze mois. Les diapauses estivales et
hivernales ont lieu dans le feuillage des haies vives, des
buissons sempervirents, des ronciers, où le camouflage à
l’égard des prédateurs est assuré par l’habitus
homotypique des ailes dont la nervation ventrale et la
texture quelque peu parcheminée créent une efficace
confusion.
Identité
éco-éthologique
Sténoèce, rudéral, mésophile, sylvicole, frondicole.
Etat de
connaissance et statut conservatoire
Moyen.
Peu menacé.