Mannii

RHOPALOCERA PAPILIONOIDEA
PIERIDAE


Sous-famille Pierinae
Genre
Pieris

7 Pieris mannii

La Piéride de l’Ibéride


Origine et répartition

Holoméditerranéen.
Maroc, Europe méridionale, Turquie et Syrie.

Type

Pontia mannii Mayer, 1851 ; LT : Europe.

Taxon au Maroc

Pieris mannii haroldi Wyatt, 1952 ; LT : Tizi-Taghzeft (Maroc).

Distribution au Maroc

Très limité à un secteur méridional du Moyen Atlas central. Quand on fait le tri des déterminations erronées, il ne reste guère que le locus typicus et quelques stations entre celui-ci et l’Aguelmame de Sidi-Ali où cette espèce, rarissime au Maroc, a été rencontrée, toujours aux alentours de 2000 m.

Cartographie nationale (2003)

Nombre de mailles 10 x 10 km : 1.

Carte-mannii


Plantes-hôtes et sources nectarifères

Très probablement une espèce locale d’Iberis (Brassicaceae).

Types d’habitats, conservation et attributions bioindicatives

C’est une Piéride qui hante habituellement les habitats ouverts, secs et chauds du domaine de la moyenne montagne. Bien que peu ou prou encartées dans la cédraie mixte, les stations marocaines connues attestent d’une même xéricité puisqu’elles correspondent à des flancs écorchés à maigre végétation, surplombant de grands ravins assez dégarnis, aux limites de la chênaie verte chichement infiltrée de Cèdres et de Genévriers thurifères, voire même mosaïquée de trouées à Alfa.
Seule représentante de l’espèce sur le continent africain, la race marocaine fut nommée en 1950 par C. Wyatt sur une longue série du Tizi-Taghzeft mais la découverte en revient à H. Powell qui, dès 1924 (Rungs, 1954) captura le premier spécimen autour du Lac de Sidi-Ali, dont tout le pourtour était à cette époque boisé. Jusqu’à la diagnose de Wyatt, la ssp. atlasique de cette Piéride était alors baptisée du nom de la forme estivale, soit rossii Stefanelli, 1900. Quelques spécimens furent repris ultérieurement par de rares lépidoptéristes (entre-autres Ch. Rungs, G. Barragué, A. Mokhlès, J.-C. Weiss et J. Gallet), et les deux derniers sujets par nous, presque fortuitement en août 1999, aux abords du même lac et après quelques vains efforts pour tenter de retrouver tant le topotype aux alentours du Tizi-Taghzeft que d’autres isolats éventuels dans des habitats idoines de la même région.
Pieris mannii est ainsi considéré comme éteint, conclusion non hâtive quand on sait le piètre état de cette région qualifiée de « cimetière du Cèdre », dont l’aridification est désormais galopante sous divers effets conjugués, la plupart d’ordre anthropique. A ce chapitre figurent une gestion forestière depuis des décennies erronée et débouchant sur une déconstruction de la cédraie, ainsi qu’un surpâturage intensif détruisant toutes les valeurs physicochimiques du sol et faisant table rase de la biodiversité, notamment botanique.

Phénologie

De mars (Andalousie) jusqu’en octobre, selon trois ou quatre générations en Europe. Les spécimens atlasiques semblent tous avoir été prélevés entre le 7 juillet (Wyatt) et la fin août (autres rares captures connues).

Identité éco-éthologique

Sténoèce, xérothermophile, (sylvicole), rupicole, montigène, patrouilleur.

Etat de connaissance et statut conservatoire

Faible.

Taxon éteint.