RHOPALOCERA PAPILIONOIDEA
NYMPHALIDAE
Sous-famille Charaxinae
Genre Charaxes
49 Charaxes jasius
Le Pacha à deux queues, la Nymphale de l’Arbousier ou le Jason
Origine et
répartition
Elément faunistique éthiopen (afrotropical).
Littoral méditerranéen sur les deux rives avec quelques
populations intérieures dans la zone de l’Olivier
(Cévennes, Loire, etc.), Baléares, Corse, Sardaigne,
Sicile, présent sur les grandes îles à l’ouest de la
Grèce, à l’est jusqu’en Turquie, Ethiopie (Ch.
jasius epijasius Reiche), Afrique équatoriale (Ch. jasius
saturnus Butler).
Type
Papilio jasius Linnaeus, 1767 ; LT : Barbarie
(Algérie).
Taxon au
Maroc
Charaxes jasius
jasius (Linnaeus, 1767) ; LT : Barbarie
(Algérie).
Distribution au
Maroc
Péninsule tingitane, Cordillère rifaine, Atlas Tellien
(Monts de l’Oriental), essentiel du Moyen Atlas,
Plateau Central, Haut Atlas atlantique (depuis le
Tizi-n-Test jusqu’au littoral), piémont occidental du
Djebel Siroua (chênaie verte ponctuée d’Arbustus
unedo au-dessus de Maqmaq, au nord de Taliouine). La
moindre arbouseraie implique la présence du Pacha à deux
queux, en effectif néanmoins toujours délié. Du niveau de
la mer jusqu’à 2400 m.
Cartographie nationale
(2003)
Nombre de mailles 10 x 10 km : 41.
Plantes-hôtes et
sources nectarifères
L’Arbousier (Arbutus unedo)(Ericaceae) constitue la
plante-hôte de cette espèce considérée comme monophage. Les
arbustes hémiparasites à drupes rouges du genre Osyris
(Santalaceae) pourraient aussi représenter un second
recours trophique pour la larve, Osyris quadripartita étant
parfois noté comme plante nourricière (peut-être
accidentelle) en Espagne et deux espèces d’Osyris se
développent sur le sol marocain, notamment dans le Nord,
l’Ouest et le Centre. Cela pourrait expliquer la
présence d’imagos parfois considérée comme fortuite
parce qu’en des lieux dépourvus d’Arbousiers.
En captivité, les feuilles de divers Citrus (Rutaceae), du
Laurier (Laurus nobilis)(Lauraceae) et de Rhamnus
(Rhamnaceae) sont acceptées.
L’imago ne fréquente pas les inflorescences. Il se
délecte des exsudations des arbres, des matières fermentées
et des fruits mûrs tombés à terre, et peut quitter son
matorral à Arbousier pour rejoindre des vergers assez
éloignés, particulièrement en fin d’été. Il se pose
fréquemment au sol pour profiter des sels minéraux des
flaques d’eau et des bourbiers. L’éthanol
exerce une forte attraction sur les imagos.
Types
d’habitats, conservation et attributions
bioindicatives
Broussailles du matorral élevé et dense à Arbutus unedo,
généralement à l’étage subhumide, sur sol frais et
bien drainé, parfois arboré de Chênes-liège ou de Pins
maritimes, avec Bruyères arborescentes dans le Nord-Ouest.
Aussi dans le matorrals à Chêne vert arbustif infiltré
d’Arbousier.
L’hygiène forestière excessive et le défrichement du
sous-bois font la vie dure au Pacha à deux queues, mais
l’Arbousier finissant toujours par reprendre (même
après un incendie), le papillon parvient généralement à
reconquérir son habitat initial.
C’est une espèce-ombrelle tout à fait essentielle qui
forme une guilde indicatrice du maquis pluristratifié (et
de la suberaie), en compagnie des Lycènes Callophrys avis
et parfois Cigaritis allardi.
Phénologie
Bivoltin, la première apparition en avril-mai (peu
perceptible suite aux mortalités larvaires de
l’hiver) et la seconde d’août jusqu’en
octobre. Une troisième génération hivernale potentielle
peut se réaliser en conditions privilégiées (Péninsule
tingitane, Rabat).
Identité
éco-éthologique
Sténoèce, mésophyle, sylvicole, fondicole, territorialiste
(adepte du hilltopping), patrouilleur.
Etat de
connaissance et statut conservatoire
Moyen.
Peu menacé.