RHOPALOCERA PAPILIONOIDEA
NYMPHALIDAE
Sous-famille Nymphalinae
Genre Melitaea
(Sous-genre Didymaeformia)
57 Melitaea
didyma
La Mélitée orangée
Origine et
répartition
Holoméditerranéen.
Afrique du Nord, Ouest et Sud de l’Europe
jusqu’en Russie, en Turquie, au Moyen-Orient, dans le
Nord de l’Iran, en Afghanistan, dans le Nord du
Pakistan, au Kazakhstan, en Mongolie, en Chine occidentale.
Type
Papilio didyma Esper, 1779 ; LT :
Bavière (Allemagne).
Taxa au Maroc
Melitaea didyma
occidentalis Staudinger, 1861 ; LT : Albarracin
(Espagne)(Verity, 1950).
Melitaea didyma
interposita Rothschild, 1913 (LT : Batna,
Algérie).
La Fausse Mélitée du désert.
Distribution au
Maroc
Çà et là dans tout le Maroc des plaines, des hauts plateaux
et des montagnes, du niveau maritime jusqu’à 2800 m,
y compris sur les marges du domaine saharien. Nettement
mieux distribué à l’Ouest qu’à l’Est. La
ssp. occidentalis habite le Nord rifain et tellien, ainsi
que le Centre médio-atlasique et certains habitats
orophiles du versant septentrional du Haut Atlas. Au-delà
et depuis le versant méridional du Haut Atlas, dans
l’Anti-Atlas et dans le domaine saharien, les
peuplements correspondent à l’habitus très
particulier d’une sous-espèce à propension érémicole
et momentanément désignée par le taxon interposita.
Cartographie nationale
(2003)
Nombre de mailles 10 x 10 km : 116.
Plantes-hôtes et
sources nectarifères
Espèces de Scrophulariaceae non déterminées des genres
Linaria (45 espèces au Maroc !), Antirrhinum (6
espèces marocaines), Scrophularia (9 espèces), Veronica (15
espèces) et Verbascum (14 espèces). En Europe,
d’autres plantes nourricières sont signalées, le plus
fréquemment des Plantains (Plantaginaceae).
Les goûts nectarifères des imagos semblent épouser les
opportunités locales, les petites Astéracées, les
inflorescences des Thyms, des Lavandes et du Romarin
(Lamiacées) étant parmi les plus prisées. Dans le Djebel
Lekst, les collines d’Agadir, l’arganeraie et
la tétraclinaie, l’adulte aime à butiner entre-autres
les fleurs violacées de Globularia alypum arabica
(Globulariaceae). Aux confins désertiques, la ssp. harterti
puise le nectar d’Astéracées à fleurs jaunes
spécialisées comme : Astericus graveolens, Centaurea
purgens, Chamomilla pubescens, Chondrilla nudicaulis,
Cotula cinerea, Launaea arborescens, Picris asplenioides,
Pulicaria crispa, P. incisa, Pulicaria sp., etc.
Types
d’habitats, conservation et attributions
bioindicatives
Les ssp. occidentalis fréquente les espaces herbifères et
florifères des lisières forestières, des vastes clairières
sèches, des forêts claires, des reboisements (rapidement
investis par cette Mélitée) et du matorral à structure
arborée ou en brosse, les vallons, les friches et les
terrasses en déprise. Rarement dans les cultures ou les
vergers (Tadla, Haouz). Les chemins bien exposés servent de
repères dans patrouille active des mâles.
La ssp. interposita n’habite que la steppe désertique
des bioclimats aride et semi-aride où sa niche écologique
est constituée par l’univers des ravins brûlants, des
oueds fossiles, des talwegs et de leurs abords, aussi bien
en pleine meseta que sur les versants rocailleux. Le
papillon a été contacté en des positions subsahariennes
très avancées et caractéristiques des regs et des hamadas
où il ne se manifeste qu’à la faveur des saisons
marquées par un hiver pluvieux. Ce qui sous-entend une
adaptation léthargique spécialement prononcée de la phase
nymphale.
M. didyma investit ainsi au Maroc tous les étages de
végétation (hormis le saharien et l’oroméditerranéen
qui ne sont qu’approchés) et tous les bioclimats
(sauf le saharien et le perhumide).
La Mélitée orangée et la Fausse Mélitée du désert
témoignent pour un pâturage non intensif, encore
qu’une pression moyenne semble relativement acceptée
par cette espèce robuste. Ses plantes-hôtes (annuelles ou
vivaces) sont de médiocre appétabilité ou carrément
inconsommables.
Phénologie
Bivoltin avec des pionniers dès février dans le Sud où les
individus de seconde génération émergent alors fin mai à
début juin. Dans le Centre et le Nord : avril-mai puis
juin. Une troisième génération (très occasionnelle et
partielle) peut intervenir en fin d’été.
Identité
éco-éthologique
Eurycèce, xérothermophile, héliophile, praticole (Nord) ou
rupicole (Sud), montigène (Nord) ou érémicole/steppicole
(Sud), territorialiste et patrouilleur (le mâle pratique le
ravining), opportuniste (ssp. interposita).
Etat de
connaissance et statut conservatoire
Moyen.
Peu menacé.