85-1_Pandora

RHOPALOCERA PAPILIONOIDEA
NYMPHALIDAE

Sous-famille Argyniinae
Genre
argynnis
(Sous-genre
Pandoriana)

60 Argynnis pandora
Le Cardinal


Origine et répartition

Eurasiatique (holoméditerranéen).
Canaries, Afrique du Nord, Europe méridionale, Turquie, Sud de la Russie, Kazakhstan, Irak, Iran, Afghanistan, Nord du Pakistan, Nord de l’Inde.

Type

Papilio pandora Denis & Schiffermüller, 1775 ; LT : Vienne (Autriche).

Taxon au Maroc

Argynnis pandora seitzi (Fruhstorfer, 1908) ; LT : Alger (Algérie).

Distribution au Maroc

Ecologiquement assez tolérant, le Cardinal jouit d’une large diffusion au Maroc où il occupe quasiment toutes les régions boisées, ainsi que la haute montagne : Tangérois, Zerhoun, Rif humide (centro-occidental) et semi-aride (oriental), Monts de l’Oriental (Atlas Tellien), Moyen Atlas plissé et tabulaire, Plateau Central, tout le continuum du Haut Atlas. Sa limite d’extension au Sud est le Djebel Siroua, dans l’Anti-Atlas nord-oriental sous influence du Mont Toubkal. Il n’a pas été rencontré au-delà de la Vallée du Souss, comme dans le Massif du Lekst de l’Anti-Atlas sud-occidental, censément faute de la présence d’une Violette-hôte. Il est évidemment exclu du domaine saharien. 500-2600 m.

Cartographie nationale (2003)

Nombre de mailles 10 x 10 km : 74.

Carte-pandoriana


Plantes-hôtes et sources nectarifères

Le Cardinal est inféodé à des membres de la famille des Violaceae, dont il existe au Maroc douze espèces dont trois endémiques. Sans le Djebel Siroua, la Violette nourricière est Viola parvula.
Les imagos butinent en nombre les Carduus, Cirsium, Centaurea, etc., raffolant tout spécialement des capitules fleuris d’Onopordons où ils retournent obstinément, et ce, dans le cortège des autres Argynninae marocains lorsqu’ils cohabitent. Il est intéressant de remarquer la similitude trophique des Nacrés, tant pour ce qui concerne les larves tributaires des Violettes que pour les adultes dont le choix nectarifère prééminent est constitué par les grandes Carduacées.

Types d’habitats, conservation et attributions bioindicatives

Forêts claires, humides ou sclérophylles, spécialement abondant en présence de clairières et de lisières très fleuries et riches en Carduacées, plus rare aux confins des formations arborées présteppiques. Habite aussi la haute montagne, notamment les habitats ripicoles, les pâturages fleuris, les vallons frais mais aussi les versants rocailleux. Evite les pelouses écorchées de l’étage oroméditerranéen où il divague parfois. Bioclimats semi-aride, subhumide, humide et perhumide (sapinière et cédraie rifaines) depuis le mésoméditerranéen jusqu’au montagnard méditerranéen.
Ce papillon est assez peu exigeant, pourvu que sa plante-hôte reste en place. Il a disparu des trop nombreux habitats préforestiers et forestiers en perte de sol et sans plus de strate végétale, suite à la gestion purement « agronomique » des sylviculteurs et à tous traitements sylvicoles pratiqués sans discernement (coupes rases, techniques d’éclaircies, traitement en taillis simple et toutes méthodes perturbant l’écosystème, puis entraînant une modification radicale des conditions microclimatiques et édaphiques). Il s’accommode tout aussi mal du parcours ovin intensif en sous-bois.
Les sites désormais démunis de la présence de ce Nacré et de tout le cortège indicateur qu’il induit illustrent des cas de disparition de la biodiversité globale qui sont chaque fois engendrées par l’arrachage des buissons, le défrichement abusif, le surpâturage, le piétinement. Le sol ayant alors perdu sa capacité de rétention, il n’engendre plus le moindre développement végétal. Une forêt sans sous-bois et au substrat scalpé peut difficilement abriter une Violette !

Phénologie

Vole au Maroc en deux générations : mai-juin (éclosion principale) et août-septembre. Des pionniers de la première génération peuvent se manifester très tôt. Il est probable que certains sujets vernaux particulièrement résistants puissent parvenir à empiéter sur la période de vol de la seconde génération, moyennant une plausible estivation (?) car on surprend souvent, mêlés aux sujets nouveau-nés de fin d’été, des individus vétérans dans un état de déconfiture très avancée.


Identité éco-éthologique

Euryèce, mésophile, sylvicole et frondicole ou strictement praticole en haute montagne, montigène, patrouilleur.

Etat de connaissance et statut conservatoire

Bon.

Peu menacé à vulnérable selon les régions.