RHOPALOCERA PAPILIONOIDEA
NYMPHALIDAE
Sous-famille Argyniinae
Genre argynnis
(Sous-genre Pandoriana)
60 Argynnis pandora
Le Cardinal
Origine et
répartition
Eurasiatique (holoméditerranéen).
Canaries, Afrique du Nord, Europe méridionale, Turquie, Sud
de la Russie, Kazakhstan, Irak, Iran, Afghanistan, Nord du
Pakistan, Nord de l’Inde.
Type
Papilio pandora Denis & Schiffermüller,
1775 ; LT : Vienne (Autriche).
Taxon au
Maroc
Argynnis pandora
seitzi (Fruhstorfer, 1908) ; LT :
Alger (Algérie).
Distribution au
Maroc
Ecologiquement assez tolérant, le Cardinal jouit
d’une large diffusion au Maroc où il occupe quasiment
toutes les régions boisées, ainsi que la haute
montagne : Tangérois, Zerhoun, Rif humide
(centro-occidental) et semi-aride (oriental), Monts de
l’Oriental (Atlas Tellien), Moyen Atlas plissé et
tabulaire, Plateau Central, tout le continuum du Haut
Atlas. Sa limite d’extension au Sud est le Djebel
Siroua, dans l’Anti-Atlas nord-oriental sous
influence du Mont Toubkal. Il n’a pas été rencontré
au-delà de la Vallée du Souss, comme dans le Massif du
Lekst de l’Anti-Atlas sud-occidental, censément faute
de la présence d’une Violette-hôte. Il est évidemment
exclu du domaine saharien. 500-2600 m.
Cartographie nationale
(2003)
Nombre de mailles 10 x 10 km : 74.
Plantes-hôtes et
sources nectarifères
Le Cardinal est inféodé à des membres de la famille des
Violaceae, dont il existe au Maroc douze espèces dont trois
endémiques. Sans le Djebel Siroua, la Violette nourricière
est Viola parvula.
Les imagos butinent en nombre les Carduus, Cirsium,
Centaurea, etc., raffolant tout spécialement des capitules
fleuris d’Onopordons où ils retournent obstinément,
et ce, dans le cortège des autres Argynninae marocains
lorsqu’ils cohabitent. Il est intéressant de
remarquer la similitude trophique des Nacrés, tant pour ce
qui concerne les larves tributaires des Violettes que pour
les adultes dont le choix nectarifère prééminent est
constitué par les grandes Carduacées.
Types
d’habitats, conservation et attributions
bioindicatives
Forêts claires, humides ou sclérophylles, spécialement
abondant en présence de clairières et de lisières très
fleuries et riches en Carduacées, plus rare aux confins des
formations arborées présteppiques. Habite aussi la haute
montagne, notamment les habitats ripicoles, les pâturages
fleuris, les vallons frais mais aussi les versants
rocailleux. Evite les pelouses écorchées de l’étage
oroméditerranéen où il divague parfois. Bioclimats
semi-aride, subhumide, humide et perhumide (sapinière et
cédraie rifaines) depuis le mésoméditerranéen
jusqu’au montagnard méditerranéen.
Ce papillon est assez peu exigeant, pourvu que sa
plante-hôte reste en place. Il a disparu des trop nombreux
habitats préforestiers et forestiers en perte de sol et
sans plus de strate végétale, suite à la gestion purement
« agronomique » des sylviculteurs et à tous
traitements sylvicoles pratiqués sans discernement (coupes
rases, techniques d’éclaircies, traitement en taillis
simple et toutes méthodes perturbant l’écosystème,
puis entraînant une modification radicale des conditions
microclimatiques et édaphiques). Il s’accommode tout
aussi mal du parcours ovin intensif en sous-bois.
Les sites désormais démunis de la présence de ce Nacré et
de tout le cortège indicateur qu’il induit illustrent
des cas de disparition de la biodiversité globale qui sont
chaque fois engendrées par l’arrachage des buissons,
le défrichement abusif, le surpâturage, le piétinement. Le
sol ayant alors perdu sa capacité de rétention, il
n’engendre plus le moindre développement végétal. Une
forêt sans sous-bois et au substrat scalpé peut
difficilement abriter une Violette !
Phénologie
Vole au Maroc en deux générations : mai-juin (éclosion
principale) et août-septembre. Des pionniers de la première
génération peuvent se manifester très tôt. Il est probable
que certains sujets vernaux particulièrement résistants
puissent parvenir à empiéter sur la période de vol de la
seconde génération, moyennant une plausible estivation (?)
car on surprend souvent, mêlés aux sujets nouveau-nés de
fin d’été, des individus vétérans dans un état de
déconfiture très avancée.
Identité
éco-éthologique
Euryèce, mésophile, sylvicole et frondicole ou strictement
praticole en haute montagne, montigène, patrouilleur.
Etat de
connaissance et statut conservatoire
Bon.
Peu menacé à vulnérable selon les régions.