RHOPALOCERA PAPILIONOIDEA
NYMPHALIDAE
Sous-famille Argyniinae
Genre argynnis
(Sous-genre Mesoacidalia)
61 Argynnis aglaia
Le Grand Nacré
Origine et
répartition
Eurasiatique.
Maroc, Europe, Asie tempérée jusqu’au Japon.
Type
Papilio aglaia Linnaeus, 1758 ; LT :
Suède (Verity, 1950).
Taxa au
Maroc
Argynnis aglaia
lyauteyi (Oberthür, 1920) ; LT : Azrou
(Maroc).
Le Grand Nacré
berbère.
A. aglaia
excelsior (Rothschild, 1933) ; LT : Ketama
(Maroc).
Le Grand Nacré rifain
Distribution au
Maroc
Rif occidental (Djebels Bouhachem, Tassaot, Tisouka,
Lakraa, etc.) et central (Djebel Tisirene, Bab-Berred, Mont
Tidiquin, etc.) pour la ssp. excelsior ; Moyen atlas
oriental (Djebels Tazzeka et Bou-Iblane) et central (région
Ifrane – Azrou – Aïn-Leuh – Col du Zad
jusqu’à Aït-Oufella) pour la ssp. lyauteyi.
L’espèce est liée à l’écorégion des forêts
humides à fortes précipitations et à hiver très froid.
1300-2200 m.
Cartographie nationale
(2003)
Nombre de mailles 10 x 10 km : 13.
Plantes-hôtes et
sources nectarifères
Violaceae spp., dont les endémiques Viola munbyana (Rif,
Tazzeka), V. maroccana (Azrou, Ifrane).
Les imagos sont fervents des hautes Carduacées qui
fleurissent sur les bermes des chemins forestiers et dans
les clairières bien ensoleillées.
Types
d’habitats, conservation et attributions
bioindicatives
Abords et trouées de la sapinière à Abies maroccana (Rif
occidental), de la cédraie à Cedrus atlantica (Rif et Moyen
Atlas), de la tauzaie (chênaie caducifoliée) à Quercus
pyrenaica (Chêne tauzin) (Rif centro-occidental), de la
zénaie (chênaie caducifoliée) à Quercus faginea (Chêne
zène) (Rif et Moyen Atlas), tous peuplements forestiers sur
sols profonds et frais, riche en humus, où se développent
de belles mégaphorbiées, sur substrat calcaire ou siliceux
(tauzaie), s’encartant dans les bioclimats humide et
perhumide du montagnard méditerranéen.
Tout comme la sapinière et certaines cédraies perhumides,
la chênaie blanche offre à des éléments nordiques des
possibilités de maintien. Le cas tout à fait remarquable de
S. aglaia en Afrique en est un exemple emblématique, lequel
aurait dû susciter une politique volontariste de protection
si le Pays se préoccupait concrètement de son
biopatrimoine, autrement que par des effets
d’annonce. La présence marocaine du Grand Nacré
n’est induite que par des écorégions forestières aux
conditions favorables (mises en protection, absence de
gestion sylvicole abusive, parcours extensifs, faible
fréquentation anthropique). En cas contraire, le papillon
enregistre ipso facto un effondrement sensible de son
effectif qui mène rapidement à son irréversible
disparition, comme c’est le cas dans tout le Moyen
Atlas central où il n’est plus repérable dans ses
anciennes stations pourtant prolixes des cédraies mixtes
d’Azrou (gestion forestière inappropriée, surpâturage
en sous-bois) et où il est devenu excessivement rare au Val
d’Ifrane où il abondait jusqu’aux alentours de
1995 (écocide du site par hyperfréquentation récréative et
recouvrement d’un « poubellien »
supérieur).
Phénologie
Une seule et assez courte génération en juin-juillet.
L’éclosion des mâles est massive (dans les localités
sauvegardées) et l’émergence des femelles
n’intervient que deux à trois semaines après (espèce
à forte protandrie dans l’objectif d’une
fertilisation maximale).
Identité
éco-éthologique
Sténoèce exigeant, mésophile, sylvicole, frondicole,
montigène, mâle patrouilleur.
Etat de
connaissance et statut conservatoire
Bon.
En voie d’extinction (ssp. lyauteyi) (il n’y a pas dix ans, nous l’estimions en danger...) ; Vulnérable (ssp. excelsior).