RHOPALOCERA PAPILIONOIDEA
LYCAENIDAE
Sous-familleTheclinae
Genre Cigaritis
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Cigaritis
monticola
Le Cuivré marocain, ou le Cuivré de Riley
Origine et
répartition
Endémique marocain.
Maroc.
Type
Cigaritis zohra monticola Riley, 1925 ; LT :
Tizi-Taghzeft, Moyen Atlas (Maroc).
Taxon au
Maroc
Cigaritis
monticola Riley, 1925 ; LT :
Tizi-Taghzeft, Moyen Atlas (Maroc), stat. nov.
Distribution
Cigaritis monticola est connue de longue date du Moyen
Atlas tabulaire et humide, notamment de plusieurs stations
du Massif du Kandar (Imouzzèr, Annoceur), des alentours
immédiats d’Ifrane, du Tizi-n-Tretten, du
Mischliffen, de Boulemane (Tirhboula), du Col du Zad et du
Tizi-Taghzeft, d’où il a apparemment disparu de ce
dernier site sous l’infernale pression pastorale. Son
occurrence dans la cordillère du Haut Atlas est de
découverte très récente et nous l’y avons recensé
dans plusieurs localités, depuis le secteur oriental
(Djebel Ayachi, Djebel Inouzane, Plateau des Lacs
d’Imilchil) jusque dans la partie centrale
(Tizi-n-Tamda, dans le piémont septentrional du Massif du
M’Goun), localité qui paraît illustrer ses limites
géonémiques occidentales. Si les populations du Moyen
Atlas, toutes tributaires d’écosystèmes forestiers,
se révèlent souvent très dynamiques, la paucité de celles
du Haut Atlas accuse une adaptation délicate à des
conditions nettement plus xériques. Les stations connues
sont étagées de 1400 à 2500 m d’altitude, le plancher
inférieur étant propre au Moyen Atlas et celui supérieur au
Haut Atlas, règle incontournable au Maroc où en dépit des
latitudes assez voisines entre les deux chaînes atlasiques,
une translation se fait pour compenser les affres
d’une sécheresse induite par les biotopes plus
exposés puisque dégarnis.
Cartographie nationale
(2003)
Nombres de mailles 10 x 10 km : 13.
Plantes-hôtes et
sources nectarifères
Le Cuivré marocain est strictement inféodé à Corollina
minima (Fabaceae).
L’imago butine un grand nombre de plantes fines des
rocailles, notamment les fleurs de plusieurs petites
Asteracées.
Types
d’habitats, conservation et attributions
bioindicatives
Pelouses calcicoles mésophiles, pentes à végétation rase et
clairsemée, clairières chaudes et orées de la cédraie,
parfois aussi en lisière du matorral dans le Moyen Atlas
central océanique. Flancs écorchés dans le Haut Atlas. Le
papillon ne s’éloigne guère de sa plante nourricière
et les colonies sont toujours circonscrites sur une très
faible surface.
Cigaritis monticola est généralement lié à un biotope
sensible où sont réunis les subtils paramètres fondateurs
des modestes pelouses sylvatiques ou des pentes
rocailleuses de lisière, là où se développe la petite
Coronille à laquelle ce Lycène est fidèle. L’espace
une fois défait, l’espèce en est biffée,
d’autant plus qu’il s’agit toujours
d’une étroite localisation. Le défrichage aveugle, le
toilettage forestier, les travaux d’aménagement, le
passage trop fréquent des ovins et le piétinement humain
sont contraires au maintien de cette précieuse espèce. Sa
forte et obligatoire myrmécophilie fait que la préservation
rapprochée de la Fourmi Crematogaster laestrygon est tout
aussi liée à la conservation du Lycène que le maintien de
sa Coronille-hôte.
Les jours de bien des dèmes et notamment de celui bien
connu et prolifique de la Source Vittel (Ifrane) sont
comptés, sous la pression soit du pâturage intensif, soit
d’une fréquentation humaine inappropriée.
Phénologie
Univoltin, la génération ne dure pas plus de deux semaines,
lesquelles se situent entre le début avril et la mi-mai,
selon qu’il s’agit d’une station précoce
en matorral de l’étage supraméditerranéen (Kandar),
ou d’une population plus tardive en marge de la
cédraie froide (région ifranaise) ou encore de la
thuriféraie (Col du Zad) et du montagnard méditerranéen
(Haut Atlas oriental et centro-oriental).
Identité
éco-éthologique
Sténoèce, xéromésophile, rupicole, montigène, myrmécophile,
territorialiste, opportuniste.
Etat de
connaissance et statut conservatoire
Etat de connaissance : faible.
Statut : vulnérable.