RHOPALOCERA PAPILIONOIDEA
LYCAENIDAE
Sous-famille Polyommatinae
Genre Polyommatus
(Sous-genre Plebicula)
47 Polyommatus
atlanticus
L’Azuré de l’Atlas
Origine et
répartition
Endémique nord-africain.
Maroc et Algérie.
Type
Lycaena hylas atlantica Elwes, 1905 ;
LT : Imentalla, Haut Atlas (Maroc).
Taxa au
Maroc
Polyommatus atlanticus
atlanticus (Elwes, 1905) ; LT : Imentalla,
Haut Atlas (Maroc).
P. atlanticus
weissi Dujardin, 1977 ; LT : Col du
Zad et Dayet Achlef, Moyen Atlas (Maroc).
Distribution au
Maroc
La ssp. atlanticus peuple le Haut Atlas
centro-méridional : M’Goun, Toubkal (notamment les
secteurs de l’Oukaïmeden et de Tacheddirt),
Tizi-n-Test, soient des habitats qui s’encartent dans
l’écorégion des steppes atlasiques des hautes
altitudes du bioclimat subhumide très froid, à enneigement
important. Sur sols calcaires, parfois gréseux. 1700-3000
m.
La ssp. weissi habite le Rif centro-occidental :
Tidiquin, Lakraa, Tisuka ; le Moyen Atlas :
Bou-Iblane, région d’Ifrane (colonies éteintes ou en
grave déclin), région de Timhadite, Col du Zad, région
d’Itzer, Tizi-Taghzeft (éteint) ; le Haut Atlas
oriental : Tizi-n-Talrhemt ; soient des habitats
soumis au Maroc des forêts humides du bioclimat humide
froid à très froid, à enneigement très fréquent. Uniquement
sur substrat fortement calcaire. 1300-2200 m.
L’énumération de ses localités détruites serait plus
longue que celle des sites où il subsiste.
Cartographie nationale
(2003)
Nombre de mailles : 15.
Plantes-hôtes et
sources nectarifères
Monophage sur Anthyllis vulneraria (Fabaceae).
L’adulte puise de préférence le nectar de son
Vulnéraire nourricier, mais fréquente les floraisons de
très nombreuses plantes de son habitat, notamment certaines
Scabieuses. La présence d’un Roncier en fleurs peut
attirer de nombreux spécimens, notamment des femelles.
Egalement très adepte des flaques boueuses des chemins et
des rives humides des ruisseaux où il se regroupe pour
s’abreuver et puiser des sels.
Types
d’habitats, conservation et attributions
bioindicatives
Flancs écorchés, lisières et clairières lapilleuses et très
ensoleillées, ravins et barrancos, de préférences dans les
écorégions à forêts humides (chênaies claires, sapinières,
cédraies, thuriféraies) de l’étage montagnard
méditerranéen. Cette splendide espèce craint d’autant
plus le piétinement et la pression pastorale que sa plante
est très prisée par le cheptel qui se délecte des têtes
pédonculées dès leurs émergences. Espèce intolérante et
fuyant les milieux arasés, l’Azuré de l’Atlas
n’a subsisté jusqu’il y a peu qu’à la
faveur de secteurs protégés (la plupart périmètres de
reboisement). Il vient de connaître une régression
alarmante suite au laxisme suscité par les récentes années
successives de sécheresse récurrente et à la pénétration du
bétail toléré dans ces secteurs en défends. Une
recolonisation de certains sites est parfaitement possible
si un répit est accordé à la plante. La raréfaction fut
notamment prononcée dans la région d’Ifrane (les
anciennes stations mitoyennes des daya ont été saccagées
par un usage pastoral irrationnel) et du Haut Atlas
centro-méridional dont l’ancienne population
luxuriante du Tizi-n-Test (encore massive jusqu’au
milieu des années 90), à l’habitat quotidiennement
laminé par les chèvres depuis une dizaine d’années,
n’est sans doute plus récupérable.
Endémique maghrébin de valeur cardinale, ce papillon revêt
toutes les qualités pour servir à des diagnostics de
surveillance de la qualité du milieu herbacé, tant
forestier en moyenne montagne que pastoral au niveau
altimontain (conservation du substrat végétal). Ce serait
aussi un excellent témoin pour évaluer sur une décennie les
indices objectifs de transformation de nouveaux espaces
conservatoires et de reconquête par la flore (le pouvoir
germinatif des graines est de plusieurs décennies).
Phénologie
Digoneutique : mai-juin et août.
Identité
éco-éthologique
Stènoèce, xérothermophile, héliophile, rupicole,
montigène-altimontain, probablement myrmécophile,
territorialiste (mâle percheur), opportuniste.
Etat de
connaissance et statut conservatoire
Moyen.
Quasiment éteint dans le Haut Atlas, en grand danger dans le Moyen Atlas et le Rif.