RHOPALOCERA PAPILIONOIDEA
LYCAENIDAE
Sous-familleTheclinae
Genre Quercusia
23 Quercusia
quercus
La Thécla du Chêne
Origine et
répartition
Elément faunistique holoméditerranéen.
Afrique du Nord. Essentiel de l’Europe, au nord
jusqu’en Fennoscandie méridionale, à l’est
jusqu’en Russie, puis en Asie Mineure jusqu’en
Arménie. Présent dans bien des îles grecques du Dodécanèse
et de l’Egée orientale, ainsi que dans celles de la
Tyrrhénide.
Type
Papilio quercus Linnaeus 1758, Systema Natura,
1 : 482 ; LT : non précisé (probablement
Angleterre).
Taxon au
Maroc
Quercusia quercus
iberica (Staudinger, 1901) ; LT :
Péninsule ibérique et Maurétanie (Maroc).
Distribution au
Maroc
Populations disjointes dans tout le Maroc montagneux et non
saharien, dans les écorégions des forêts humides et de
celles sclérophylles. Implanté çà et là, sous forme de
localisations parfois denses, dans les chênaies vertes des
régions forestières accidentées du Rif, des Monts de
l’Oriental, du Moyen Atlas et du Haut Atlas où, plus
rare, et jusqu’à 2500 m, il accompagne le Chêne vert
jusqu’à l’horizon inférieur encore arboré de
l’oroméditerranéen à bioclimat subhumide.
Cartographie nationale
(2003)
Nombres de mailles 10 x 10 km : 29.
Plantes-hôtes et
sources nectarifères
Quercus rotundifolia et Q. coccifera (le Chêne kermès est
quasiment éteint au Maroc), possiblement aussi sur Fraxinus
excelsior (à confirmer).
Les adultes négligent les inflorescences et ne descendent
guère au sol. Ils demeurent dans la frondaison des Chênes
qui les ont vus naître, où selon diverses observations
encore approximatives, ils sembleraient profiter du miellat
des Pucerons qu’ils recueilleraient sur les feuilles.
Types
d’habitats, conservation et attributions
bioindicatives
Chênaies vertes non altérées. Comme il en est pour la
plupart des Lycènes arboricoles, les colonies se
manifestent fidèlement d’années en années sur un même
groupe d’arbres, généralement bien exposés en
surplomb de la masse forestière, d’un chemin ou
d’une trouée, toujours en frondaisons surchauffées.
Héliophile les jours tempérés, la Thécla du Chêne devient
franchement sciaphile quand les ardeurs solaires sont trop
mordantes, ne volant plus qu’en fin de journée et
jusqu’aux prémices crépusculaires.
Comme ce Lycène ne fréquente que la chênaie pluristratifiée
et plus spécialement les manteaux préforestiers et les
franges arbustives, c’est un bon indicateur de la
conservation de la chênaie verte. Loin d’être un
redoutable ravageur de l’essence qu’elle
parasite, la Thécla du Chêne pourrait constituer un
excellent outil pour le forestier ne considérant pas la
forêt comme une mine, mais au contraire comme un patrimoine
à préserver. La chênaie verte couvre au Maroc une
superficie de presque 1.500.000 ha, majoritairement en
montagne, et la prospection de cette masse considérable
n’a guère livré qu’une modeste trentaine de
colonies de Quercusia quercus ! La localisation de
chaque dème ne dépassant guère quelques ares, le Lycène
n’habiterait donc que 0,000022 % d’un
territoire potentiel peuplé par sa plante nourricière. Ce
chiffre, ou même son décuple, est ahurissant ! La
raison de cette paucité est sans nul doute le piètre état
de cet habitat, subissant tout autant la pression pastorale
que la surexploitation forestière. Un autre Lycène
tributaire du même hôte, Satyrium esculi Hübner,
1804, semble par contre parfaitement profiter de
l’affaiblissement du Chêne vert, participant
chroniquement en acmés démographiques à sa curée, avec
quelques autres espèces invasives et grandes défoliatrices
des Chênes sclérophylles, telle la Noctuelle Catocala
nymphagoga. A contrario, Quercusia quercus est un élément
assez sténoèce dont les paramètres de sensibilité
écologique sont mal connus et qui ne s’accommode
nullement du saccage du sous-bois. Ce papillon prend donc
la tangente dès que le pastoralisme ou la foresterie
maltraite son milieu. C’est pourquoi
l’essentiel de ses derniers isolats est notamment
recensé en des périmètres en défends ou dans quelques
secteurs fortuitement peu accessibles. Il est évidemment
très sensible aux effets écotoxiques des traitements à
l’encontre tant de la Processionnaire du Chêne que de
celle du Cèdre.
Phénologie
Monogoneutique à éclosion assez tardive, de la fin juin à
la fin août, selon la latitude, l’altitude et
l’exposition.
Identité
éco-éthologique
Sténoèce, mésophile, sylvicole, frondicole, myrmécophile,
territorialiste, patrouilleur.
Etat de
connaissance et statut conservatoire
Faible.
Vulnérable (étroites localisations).