RHOPALOCERA PAPILIONOIDEA
LYCAENIDAE
Sous-famille Polyommatinae
Genre Polyommatus
(Sous-genre Agrodiaetus)
45 Polyommatus
amandus
L’Azuré de la Jarosse
Origine et
répartition
Eurasiatique.
Afrique du Nord (Maroc et Algérie), Espagne, Sud de la
France, Europe du Nord-Est, de l’Est et du Sud-Est,
Turquie, Ouest de l’Asie jusqu’en Iran.
Type
Papilio amandus Schneider, 1792 ; LT :
Suède. Egalement connu sous le nom d’icarius Esper,
1789 (homonyme invalide).
Taxa au
Maroc
Polyommatus amandus
abdelaziz (Blachier, 1908) ; LT :
Haut Atlas (Maroc)
Polyommatus amandus
pseudotova ssp. nova
Distribution au
Maroc
Diffusion très disjointe et caractéristique d’une
espèce en perdition. Lycène prééminent dans le secteur de
l’Oukaïmeden (Haut Atlas du Toubkal), notamment sur
les riches rives de l’Asif-n-Aït-Iren (hélas de plus
en plus porteur des eaux usées pestilentielles et des
poubelles de la station touristique et des casernes en
amont), mais d’une présence très diluée et de plus en
plus menacée dans le Rif (Djebels Tisuka, Lakraa et
Tidiquin), devenue rarissime dans le Moyen Atlas (quelques
stations éteintes ou en déclin au-dessus d’Azrou, à
Aïn-Leuh et au cœur du Djebel Tarharhat). Apparemment
absent du Djebel Ayachi ou l’une des Vesces abonde
sur le versant septentrional (Jaffar). Habite finalement
tant l’écorégion des forêts humides (Rif, Moyen
Atlas) où se manifeste pseudotova ssp. nova, que celle de
l’horizon inférieur des steppes atlasiques froides de
l’oroméditerranéen (Haut Atlas central) où vole la
ssp. abdelaziz. 1500-2600 m.
Cartographie nationale
(2003)
Nombre de mailles : 7.
Plantes-hôtes et
sources nectarifères
Sur diverses Vesces selon les régions et les
écosystèmes : Vicia onobrychioides en haute montagne
(Haut Atlas central), V. onobrychioides et V. tenuifolia
dans la cédraie et la sapinière (Moyen Atlas et Rif)
(Fabaceae).
L’imago butine de préférence les inflorescences de sa
Vesce.
Types
d’habitats, conservation et attributions
bioindicatives
Haut Atlas central : bas de versants bien exposés,
florifères et riverains de cours d’eau du montagnard
méditerranéen à bioclimat humide. Rif et Moyen Atlas :
troués forestières broussailleuses ou grands ravins ombreux
et abrupts du supraméditerranéen et du montagnard
méditerranéen à bioclimats humide à perhumide, là où croît
en mosaïque la Vesce-hôte.
La plante offrant des qualités pastorales de forte
appétabilité, ses pans sont la proie du cheptel et il ne
reste ni Vesce, ni P. amandus dès le passage du premier
troupeau. C’est ainsi que dans un Maroc partout
surpâturé, ce papillon voit sa distribution en dramatique
régression. Monophage, il est irréversiblement biffé de son
habitat si la plante est broutée trop précocement ou
systématiquement. Au début des années 90, il existait
encore pas mal de stations à l’abri par le biais des
périmètres de reboisement. Toutes ont été paradoxalement
éradiquées dès qu’est arrivé l’effet
d’annonce du développement durable dont le marketing
a permis de masquer un saccage soudainement exponentiel et
pervers. Cette vision acerbe s’appuie sur des
observations documentées. Les ravages des chèvres dans le
Rif (l’amélioration de la race rifaine est soutenue
par des partenariats européens...) ont considérablement
raréfié la biodiversité et les P. amandus des montagnes de
Chefchaouen et de Ketama. Les moutons qui broutent
frauduleusement les périmètres de l’escarpement
d’Azrou (Ousmaa, etc.) ont eut raison de la meilleure
localité de l’espèce dans le Moyen Atlas. Seule la
scrupuleuse gestion des transhumances dans le Haut Atlas
central permet – pour l’instant – un
excellent maintien du peuplement de l’Oukaïmeden.
S’ils sortaient un peu de leurs conférences
intra-muros, les responsables des méthodes conservatoires
pourraient s’inquiéter de l’aspect
présence/absence de ce type de Lépidoptère, indicateur
sensible du processus de désertification et de
détérioration de la ceinture verte des Atlas.
Phénologie
Mai-juin.
Identité
éco-éthologique
Sténoèce, mésohygrophile, montigène, myrmécophile.
Etat de
connaissance et statut conservatoire
Moyen.
Peu menacé dans le Haut Atlas central (où sa phénologie imaginale et son estivation larvaire lui permettent d’esquiver l’arrivée des transhumances qui chaque été piétinent son site et broutent sa plante), en voie d’extinction dans le Moyen Atlas central et le Rif.