RHOPALOCERA PAPILIONOIDEA
NYMPHALIDAE
Sous-famille Satyrinae
Genre Hipparchia
(Sous-genre Neohipparchia)
70 Hipparchia hansii
La Fausse-Coronide
Origine et
répartition
Endémique nord-africain.
Maroc, Algérie, Tunisie, Libye occidentale.
Type
Satyrus hansii Austaut, 1879 ; LT : Daya
(Algérie).
Taxa au
Maroc
Hipparchia hansii
colombati (Oberthür, 1921) ; LT :
Azrou, Moyen Atlas (Maroc).
H. hansii
edithae Tarrier, 1995 ; LT :
Tizi-n-Talrhemt, Haut Atlas oriental (Maroc).
H. hansii
tansleyi Tarrier, 1995 ; LT :
Tizi-n-Taghatine, Anti-Atlas nord-oriental (Maroc).
H. hansii
subsaharae Tarrier 2002 ; LT : Tizi-n-Tazazert,
Anti-Atlas nord-oriental (Maroc).
H. hansii
pseudostatilinus ssp. nova
Distribution au
Maroc
Partout, par colonies généralement très localisées et
souvent abondantes (cf. la distribution respective pour
chaque entité raciale). Depuis quelques 200 m jusqu’à
2600 m. Absent du domaine saharien mais avec des avancées
subsahariennes très engagées et répertoriées dans le
Sud-Ouest marocain jusqu’aux Djebels Sarhro, Bani et
Lekst, reste à rechercher dans le Sud-Est (montagnes de
Boudnib, de Figuig). Ne pénètre ni les cultures, ni les
oasis, ni les savanes à Jujubier ou à Gommier.
Cartographie nationale
(2003)
Nombre de mailles 10 x 10 km : 69.
Plantes-hôtes et
sources nectarifères
La larve est oligophage sur une gamme probablement très
large de Poacées.
L’adulte est peu nectarivore, parfois sur Urginea
maritima (région d’Oujda). D’autres sources
énergétiques (matières organiques, suintements...)
n’ont guère été relevées. Les imagos peuvent se
résoudre à pomper l’humidité du sol en matinée.
Types
d’habitats, conservation et attributions
bioindicatives
Le panel d’habitats susceptibles d’abriter la
niche écologique de cette espèce est très large, avec pour
dénominateur commun la présence d’un xérobromion
agrémenté d’une vaste élévation lapilleuse très aérée
susceptible de satisfaire les mâles à la fois très
rupicoles et anémophiles, et adeptes invétérés du
hilltopping.
Les dèmes se localisent toujours en biotopes âpres et
rocailleux, plus ou moins garnis d’un brometum, soit
de type ouvert : causses, affleurements, escarpements,
surplombs, plateaux dénudés, replats, tertres, buttes,
dômes, calottes et éperons rocheux, tous pierriers
sommitaux, zones tabulaires de calcaires karstiques
(ruiniformes), dorsales squelettiques, abrupts et vires des
falaises, combes, gorges et goulets d’étranglement,
éboulis, flancs écorchés, pentes maigrement herbacées,
collines alfatières à éminence rocailleuse ; soit de
type préforestier : lisières pierreuses des formations
forestières (notamment cédraie mixte, tétraclinaie,
juniperaie, chênaie verte, arganeraie), ouvertures du
matorral.
Compte tenu de la relative exiguïté de la niche écologique
d’H. hansii (et de son espace de vol puisqu’il
s’agit d’un sédentaire confiné), laquelle niche
définit seule et indépendamment du potentiel de fécondité
la taille finale d’une population, ce papillon
« condamné » à voler en une période
« impossible » s’affiche comme éminemment
bioindicateur et révélateur des bouleversements
bioclimatiques de l’actuel réchauffement global par
déshydratation et altération du milieu. Ces vertus
indicatrices hyper sensibles pourraient constituer un outil
fiable, notamment pour une gestion rapprochée
d’écosystèmes fragilisés comme l’arganeraie du
Sud-Ouest marocain. Ne bénéficiant pas du possible repli
forestier propre à H. statilinus, il réagit ipso facto à la
pression du surpâturage par un recul rapidement transformé
en disparition. Les colonies les plus étoffées sont propres
aux secteurs protégés, peu accessibles ou oubliés. Papillon
des situations extrêmes, sa forte particularité à voler
dans un paysage nu de fin d’été, déshabillé de sa
végétation par le passage des mois caniculaires, n’en
font pas moins une espèce exigeante, foncièrement sténoèce,
aux subtiles contraintes traduites par sa forte
localisation. Son spectre bioécologique ample ne doit pas
faire passer H. hansii pour un vulgaire ubiquiste et
n’enlève rien à sa fragilité vis-à -vis des exactions
anthropiques.
Phénologie
Monogoneutique depuis la fin août pour les sites du Sud ou
de bas niveaux jusqu’au début octobre, avec une
protandrie très accusée. Tardif et dépendant donc de
conditions favorables et providentielles pouvant générer
une fécondité maximale, la démographie de ce Rhopalocère
peut atteindre la capacité totale de sa niche les fins
d’été pluvieuses et bénéficiant d’un
rafraîchissement. En cas contraire, un dème peut
s’avérer fortement appauvri en imagos, une forte
mortalité et non une diapause prorogée jusqu’à la
saison prochaine étant censément à l’origine.
Identité
éco-éthologique
Sténoèce, mésoxérophile, rupicole, montigène, anémophile,
territorialiste percheur (mâle hilltopper), opportuniste.
Etat de
connaissance et statut conservatoire
Moyen. Les auteurs ne furent jamais très loquaces quant à
cet intéressant papillon, nanti d’une bibliographie
déficitaire et considéré comme « rare »
jusqu’à nos missions marocaines qui lui conférèrent
un meilleur éclairage biogéographique, cartographique et
éthologique. Il reste encore fort à faire pour en connaître
la biologie.
Peu menacé/vulnérable (situation très irrégulière selon les écorégions).