101-1_Atlantis

RHOPALOCERA PAPILIONOIDEA
NYMPHALIDAE

Sous-famille Satyrinae
Genre Pseudochazara


74 Pseudochazara atlantis
L’Ocellé de l’Atlas


Origine et répartition

Endémique marocain
Maroc.

Type

Satyrus atlantis Austaut, 1905 ; LT : Montagnes de l’Atlas (Maroc).

Taxa au Maroc

Pseudochazara atlantis atlantis (Austaut, 1905) ; LT : Montagnes de l’Atlas (Maroc).
P. atlantis colini (Wyatt, 1952) ; LT : Tizi-Taghzeft, Moyen Atlas (Maroc).
P. atlantis benderi Weiss, 1979 ; LT : Djebel Lakraa, Rif (Maroc).
P. atlantis mounai ssp. nova

Distribution au Maroc

Pseudochazara atlantis est un papillon lié à la steppe atlasique froide des hautes altitudes, territoire individualisé par l’absence d’arbre, la présence de xérophytes épineux et un fort enneigement, dans les bioclimats semi-aride et subhumide de l’étage de végétation oroméditerranéen. Ce papillon est un élément de la biocénose des pelouses écorchées.
La ssp. benderi habite le Rif occidental où ses indéginats semblent aussi dilués que leurs effectifs sont faibles : Djebels Lakraa et Tisouka, aux alentours de 2000 m.
La ssp. colini peuple les hauteurs calcaires du Moyen Atlas, depuis les Djebels plissés Bou-Naceur et Bou-Iblane (où la transition morphologique avec la ssp. benderi est manifeste) jusqu’au Moyen Atlas centro-méridional tabulaire, évitant le bioclimat humide, où tout vaste replat dénudé et en surplomb implique la présence de l’Ocellé de l’Atlas, pour le moins que l’altitude avoisine les 2000 m : Tizi-Bou-Zabel, Tafferte, montagnes d’Aït-Kermouss, Tizi-Targhzeft, Djebel Hayane, environs de l’Aguelmame de Sidi-Ali, Col du Zad, Aït-Oufella.
La ssp. atlantis investit l’essentiel de la dorsale du Haut Atlas, depuis 1900 m jusqu’à plus de 3000 m, depuis le Djebel Ayachi à l’est (où la convergence avec la toute proche ssp. colini dénature quelque peu la forme nominative) jusqu’au Djebel Igdet à l’ouest et avec le Mont Siroua comme limite d’extension au sud : Cirque de Jaffar, Tizi-n-Talrhemt, Tizi-n-Inouzane, région d’Imilchil, Tizi-Tizherhouzine (Haut Todrà), Tizi-n-Ouguerd-Zegzaoune (Haut Dadès), montagnes de Sour à Tiourar (à l’est du Toubkal), Tizi-n-Tachddirt, Djebels Aksoual, Oukaïmeden, Angour et autres appartenant au Massif du Toubkal, Adrar-n-Guinouss, puis Tizi-n-Melloul et Tizi-n-Tieta dans le Siroua.
Au fil de ce continuum de quelques 700 km, une disjonction se manifeste dans le secteur du M’Goun où survient la ssp. mounai nova au Tizi-n-Tirghist et au Tizi-n-Tamda, stations qui pourront probablement être complétées par d’autres méconnues au sein de la dorsale du M’Goun, trop peu prospectée.

Cartographie nationale (2003)

Nombre de mailles 10 x 10 km : 26.

Carte-atlantis


Plantes-hôtes et sources nectarifères

Poacées xérophiles de haute montagne non déterminées.
Peu fervent des fleurs et puisant probablement ses ressources au sol, le papillon pompe aléatoirement le nectar des Carduacées et des Scabieuses, notamment les femelles en fin de vie.

Types d’habitats, conservation et attributions bioindicatives

Exclusivement localisé aux escarpements rocheux et dénudés des zones tabulaires, de préférence en zones calcaires mais aussi gréseuses, dans les secteurs semi-arides et bien exposés des secteurs bioclimatiques subhumide et humide, aux étages montagnard méditerranéen et oroméditerranéen.
Ce Satyre est étrangement d’autant plus sensible et fragile qu’il s’inscrit dans une écorégion humide et boisée où alors, ses contingents sont rares et peu prolixes. C’est dans ce cas de figure qu’il est le plus exposé et craint les menaces du pastoralisme qui s’expriment parfois par un pacage trop prononcé sur les maigres espaces dénudés où il se reproduit. Les dèmes du Moyen Atlas central (en grave régression) et du Rif occidental (en voie d’extinction) sont donc les plus fragilisés. A contrario, les sous-espèces plus méridionales, plus steppiques et plus altimontaines offrent des peuplements investissant de vastes surfaces (une crête rocheuse ou une petite meseta lapilleuse peuvent être occupées dans leur totalité) et accusant parfois un effectif assez dense, même en présence de parcours ovins fréquents. Les colonies du Nord et du Centre demandent donc une urgente protection par une gestion du pastoralisme en place.

Phénologie

Une unique génération depuis la mi-juin jusqu’en août, avec l’émergence plus tardive des femelles.

Identité éco-éthologique

Sténoèce, xérophile, rupicole, orophile, anémophile, territorialiste, percheur au sol.

Etat de connaissance et statut conservatoire

Moyen.
Peu menacé (ssp. atlantis et mounai) ; vulnérable (ssp. colini) ; en danger (ssp. benderi).