RHOPALOCERA PAPILIONOIDEA
NYMPHALIDAE
Sous-famille Satyrinae
Genre Chazara
73 Chazara prieuri
le Grand Hermite
Origine et
répartition
Atlanto-méditerranéen (ibéro-maghrébin).
Maroc, Espagne.
Type
Satyrus prieuri Pierret, 1837 ; LT :
Bougie (Algérie).
Taxon au
Maroc
Chazara prieuri
kebira (Wyatt, 1952). ; LT : Tizi-Taghzeft,
Moyen Atlas (Maroc).
Distribution au
Maroc
Répartition résiduelle dans l’écotone intra-atlasique
depuis le causse au sud d’Ifrane, dans le Moyen Atlas
central tabulaire, jusqu’au Djebel Ayachi, dans le
Haut Atlas oriental, avec comme stations répertoriées entre
1500 et 2200 m : Tizi-n-Tretten, Timahdite,
Aït-Kermous, Enjil, Tizi-Tazouguart, Taourech, Taouerda,
Faija, Tamayoust, Tizi-Targzeft, Aguelmame de Sidi-Ali, Col
du Zad, Aït-Oufella, Zeïda, Aït-Oumghar, Tizi-n-Oufraou,
Tizi-n-Talrhemt.
Une donnée intéressante est celle de la localité algérienne
de Beni-Ounif (Weiss comm.) : elle se situe
immédiatement à l’opposé de Figuig et, si elle est
fiable, autoriserait la découverte potentielle du Grand
Hermite dans cette région subsaharienne du Maroc, par
exemple dans le Djebel Grouz en piémont duquel se
développent de belles nappes alfatières.
Cartographie nationale
(2003)
Nombre de mailles 10 x 10 km : 13.
Plantes-hôtes et
sources nectarifères
La chenille est probablement oligophage sur quelques
Poacées, dont Lygeum spartum (oviposition au Djebel
Ayachi).
L’adulte butine aléatoirement les Thyms et les
Chardons.
Types
d’habitats, conservation et attributions
bioindicatives
Etages mésoméditerranéen et supraméditerranéen du bioclimat
semi-aride, exceptionnellement subhumide, où le papillon
fréquente les espaces assez dénudés, secs et chauds comme
les causses calcaires, les affleurements des plateaux à
steppe alfatière, les petites sommités de terrain à
végétation pauvre, les champs maigres, de préférence aux
abords d’une dépression ou d’un vallon
caillouteux. Il se tient occasionnellement en lisière sur
des pentes boisées et escarpées, généralement sous la
contrainte d’une trop forte insolation. Son repli
sciaphile électif est normalement assuré par les rochers,
les talus et les grands ravins secs, ainsi que par les
touffes des grandes Graminées (spécialement pour les
femelles).
La plupart des dèmes que nous avons connus, tous induits
par une figure de conservation hélas temporaire (notamment
reboisement, afforestation ou régénération du sol) et dont
les stations sont ici énumérées, ont ensuite accusé un
effondrement populationnel ou une éradication dès que les
parcours ovins et caprins ont refait leur apparition. Ce
Rhopalocère est donc très sensible à l’exploitation
pastorale mais atteste aussi un singulier pouvoir de
recolonisation, pouvoir probablement dû à l’immensité
des territoires où s’inscrivent les colonies dont
nous n’avons qu’une connaissance évidemment
parcellaire. En l’état actuel de la situation, un
habitat en défends peut apparaître comme fécond durant
quelques saisons (évaluation de plusieurs dizaines de sujet
sur un transect linéaire d’un km au meilleur moment
de vol), après quoi la population apparemment victime de
nouveaux parcours voit son effectif se résumer à quelques
spécimens épars.
Phénologie
De la fin mai jusqu’en septembre au cours d’une
longue génération avec parfois un pic d’éclosion en
mai-juin et les incontournables rescapés en fin
d’été, après estivation. Les années trop sèches,
seuls quelques vieux individus ayant somnolé sont visibles
en septembre.
Identité
éco-éthologique
Sténoèce très exigeant, xérothermophile, rupicole,
montigène et steppicole, sciaphile, territorialiste (le
mâle se perche sur des supports minéraux, mettant à profit
l’homotypie de son revers alaire), patrouilleur,
opportuniste.
Etat de
connaissance et statut conservatoire
Moyen.
En danger.