102-1_S_atlantea

RHOPALOCERA PAPILIONOIDEA
NYMPHALIDAE

Sous-famille Satyrinae
Genre Satyrus


75 Satyrus atlantea
La Coronide de l’Atlas


Origine et répartition

Endémique marocain (distinction faite de Satyrus ferula Fabricius, 1793 ; LT : Italie).
Maroc.

Type

Nytha actaea atlantea Verity, 1927 ; LT : Meknès (Maroc).

Taxon au Maroc

Satyrus atlantea (Verity, 1927) ; LT : Meknès, Moyen Atlas (Maroc), stat. nova

Distribution au Maroc

Moyen Atlas, surtout nord-oriental (Djebels Bou-Naceur et Bou-Iblane) et central sur son revers méridional (Tizi-Taghzeft, Djebel Hayane, Aguelmame de Sidi-Ali, Col du Zad). Selon les anciens auteurs, ce papillon était nettement mieux distribué, particulièrement dans le Moyen Atlas. Il a ainsi presque totalement disparu de la plupart de ses stations classiques de la région El-Hajeb – Azrou – Ifrane dès les années 90 du siècle passé et s’efface actuellement de tout le secteur de la cédraie morte au sud de Timahdite (revers méridional depuis le Djebel Hayane jusqu’au Tizi-Taghzeft, y compris le secteur du Col du Zad où il pullulait il n’y a pas moins d’une dizaine d’années). Les localités citées ci-avant sont donc presque posthumes. Haut Atlas : Hauts Plateaux d’Imilchil, alentours du Tizi-n-Tichka, tout le Massif du Toubkal (les stations satellites du Djebel Oukaïmeden étant les plus connues), Tizi-n-Test et Adrar-n-Guinouss sont d’est en ouest les principales localités actuelles. Anti-Atlas : Djebel Siroua (au Tizi-n-Melloul) et probablement aussi (vid) dans le Djebel Sarhro (au Tizi-n-Tazazert), cette dernière localisation très avancée vers le domaine saharien restant à confirmer.

Cartographie nationale (2003)

Nombre de mailles 10 x 10 km : 16.

Carte-atlantea-2005


Plantes-hôtes et sources nectarifères

Oligophage sur des Poacées montagnardes variées mais méconnues (Brachypodium, Bromus, Dactylis, Lolium, etc.).
L’imago butine de nombreuses Astéracées (Cynara humilis, Carduacées acaules, Catananche bleue...)

Types d’habitats, conservation et attributions bioindicatives

Pentes rocheuses, pelouses sèches et escarpées, éboulis ensoleillés, falaises en terrasses, grandes trouées de la steppe altimontaine à xérophytes épineux, thuriféraies lâches, et autres habitats rupestres idoines s’encartant dans les bioclimats subhumide et humide depuis l’étage supraméditerranéen jusqu’à l’oroméditerranéen.
Sous l’effet conjugué d’un certain réchauffement et du saccage de la biosphère « excellemment » représenté au Maroc par la déforestation et le surpâturage associés qui engendrent une désertification galopante, faute d’une translation possible, Satyrus atlantea est en train de tirer sa révérence de presque tous ses habitats du Moyen Atlas, pour la simple raison que ces sites ne sont plus... habitables pour cause de destruction et de mort irréversible du sol. Quelques rares isolats continuent de fonctionner quand ils bénéficient d’une aire en défends. Mais comme il ne s’agit que de figures temporaires qui ne résisteront pas à la razzia ovine dès l’ouverture du site, c’est quasiment cause perdue. On ne peut plus espérer la conservation de ce papillon que dans le contexte des écosystèmes les plus élevés du Haut Atlas, surtout central (Montagnes du Toubkal), car dans les parties orientale (Djebel Ayachi) et méridionale (montagnes au-dessus du Tizi-n-Test par exemple), l’Insecte est vivement persécuté sur les crêtes par le piétinement et la dent des hordes ovines et caprines.

Phénologie

Emergence souvent massive dès la fin juin (Moyen Atlas) ou en début de juillet (Haut Atlas), avec une baisse rapide d’effectif jusqu’aux plus tardifs pouvant encore voler à la fin août.

Identité éco-éthologique

Sténoèce, xérophile, montigène-orophile, anémophile, patrouilleur, opportuniste.

Etat de connaissance et statut conservatoire

Moyen.

Vulnérable dans le Haut Atlas et en voie d’extinction dans le Moyen Atlas.