RHOPALOCERA PAPILIONOIDEA
NYMPHALIDAE
Sous-famille Satyrinae
Genre Coenonympha
85 Coenonympha arcanioides
Le Fadet maghrébin
Origine et
répartition
Endémique nord-africain.
Maroc, Algérie, Tunisie.
Type
Satyrus arcanioides Pierret, 1837 ; LT :
Province d’Oran (Algérie).
Taxon au
Maroc
Coenonympha
arcanioides (Pierret, 1837) ; LT :
Province d’Oran (Algérie).
Distribution au
Maroc
Présence assez soutenue à médiocre et moyenne altitudes sur
la marge nord-méditerranéenne, depuis la Péninsule
tingitane jusqu’aux Monts de Beni-Snassen, à travers
le continuum de la Cordillère rifaine : Perdicaris
(Tanger), Djebel Ben-Karriche, Djebel Bouhachem, Vallée de
l’Oued Naou, Djebel Kelti, Talembote, Djebel Tassaot,
Chefchaouen, Djebels Kelaa, Lakraa (Bab-Taza), Adebdal et
Tisirène, Tizi-Ouzli, Monts de Beni-Snassen. Beaucoup plus
exceptionnel dans le Moyen Atlas : Djebel Tazzeka,
Maison forestière de Tihrboula (Boulemane), Maison
forestière de Takeltount (environs d’Annoceur),
Imouzzèr-Kandar, Maison forestière de Bir-Reggada.
N’atteint pas la région ifranaise et reste inconnu du
Haut Atlas. Répartition verticale : 300-1700 m.
Cartographie nationale
(2003)
Nombre de mailles 10 x 10 km : 22.
Plantes-hôtes et sources
nectarifères
Festuca sp. (Rif occidental) et peut-être d’autres
Poacées.
L’adulte butine les petites Astéracées, les
Crucifères, les Thyms, le Romarin, les Bruyères, certains
Cistes, etc.
Types
d’habitats, conservation et attributions
bioindicatives
C’est par excellence le Fadet du matorral
méditerranéen pluristratifié, résident des marges
préforestières de la chênaie verte, de la suberaie, de la
cocciféraie et des pinèdes claires, sur sols calcaires mais
plus souvent siliceux, du bioclimat humide, depuis le
thermoméditerranéen jusqu’au supraméditerranéen. La
phytocénose de la strate végétale prééminente de ses
habitats en sous-bois et maquis est représenté, selon les
écorégions, par le Chêne kermès, le Buis des Baléares, la
Fougère Aigle, les Cistes, divers Genêts, les Bruyères dont
l’Arbousier. C. arcanioides adopte souvent une
tendance ripicole en parcourant les ripisylves à Nerium
oleander des lits secs des cours d’eau. Dans le Moyen
Atlas, il s’échappe de son preferendum pour rejoindre
quelques formations arbustives de la yeuseraie,
généralement pénétrée d’arbouseraie. L’imago
est assidu des bermes de chemins forestiers, des layons,
des trouées, des ravines et petites gorges rocailleuses,
qu’il parcourre activement, longeant les lisières et
les ourlets buissonneux, inspectant soigneusement les
nappes de Buis, de Chênes kermès, de Palmiers nains et les
banquettes herbues susceptibles d’abriter une
femelle.
Ce papillon très spécialisé est un témoin essentiel,
particulièrement dans le Rif, du maintien (devenu
exceptionnel) d’un sous-bois garni et d’un
matorral dense et pluristratifié, systèmes de plus en plus
souvent saccagés sous prétexte de sylviculture
(subericulture) ou de lutte parodique contre les incendies.
En éliminant cette strate protectrice de l’humidité,
on accélère la dessiccation du sol, la perte de ses
propriétés physico-chimiques et de sa capacité
d’absorption des pluies, on collabore ainsi au
décapage et à la désertification, notamment par la
matoralisation qui en est l’une des étapes
préliminaires. Respecter la niche écologique du Fadet des
garrigues ne fait pas que correspondre à une attitude
contemplative et pédante, mais à une priorité écologique
induite par une gestion durable.
Phénologie
Trivoltin : avril-mai, juin-juillet, puis septembre,
les deux premières générations enchaînées.
Identité
éco-éthologique
Sténoèce, mésoxérophile, sylvicole, sciaphile, mâle
patrouilleur.
Etat de
connaissance et statut conservatoire
Faible.
Peu menacé.